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On était bien loin de nos réveils de d’habitude. Ça c’est clair. Et ça me tuait, parce que nos réveils de d’habitude me manquaient énormément. Me réveiller contre l’homme que j’aime, le regarder dormir, le réveiller avec des petits baisers sur son menton, puis dans son cou… voir son petit sourire à son réveil, passer ma main dans ses cheveux pour lui dire bonjour. Et c’était encore pire aujourd’hui, parce que je me réveillais contre lui, mais je savais que je n’aurais droit à rien de tout ça. Pas de bisous, pas de câlins, pas de caresse. Même pas un sourire…Et le comble, ce fut quand je le vis se lever pour descendre du lit. Il avait ça en un rien de temps, comme s’il voulait s’éloigner de moi le plus vite possible et ça, ça me fit beaucoup de peine aussi. J’étais paniqué, parce que j’avais peur qu’il s’en aille et de ne plus le revoir avant un long moment. Il me manquait. Il n’imaginait même pas à quel point sa présence me manquait, à quel point ses lèvres me manquaient, ses mains, son sourire... alors forcément, je me suis mise à avoir peur et ça devait se lire sur mon visage. Je lui demandais ce qu’il faisait et s’il comptait déjà partir. J’étais presque à la limite de pleurer, vraiment. « Je… J’comptais aller dans la cuisine, pour prendre du petit déjeuner. Et t’en préparer un assez léger. » Je m’asseyais dans le lit en le regardant, un peu confuse parce que je ne savais pas ce que je devais penser de cette réponse. Le truc, c’était que je n’avais pas tellement faim et si je me forçais, j’allais vomir je le savais. Mais en même temps, il risquait de se fâcher si je n’avalais rien. « Mais si t’as pas faim, j’vais partir.. » Je déglutis : en fait, il n’attendait que ça. Prendre ses jambes à son cou pour partir le plus loin possible. Cette nuit n’avait certainement été bénéfique que pour moi ou j’avais dû être la seule à l’avoir appréciée. Je me rendais compte qu’il avait certainement dû mal dormir ou que de rester dans cette chambre, et en ma présence devait être insupportable pour lui. Je n’avais pas envie qu’il souffre un peu plus, alors j’étais prête à le laisser partir plutôt que de continuer à lui faire indirectement du mal. J’aurais pu faire un effort pour manger histoire qu’il reste, mais ça aurait été égoïste de ma part. C’était légitime qu’il veuille partir. Je baissais alors les yeux et je dis d’une voix tremblante, « C’est… c’est gentil d’être resté cette nuit… mais j’pense que tu devrais partir… j’ai pas très faim et… je vois bien que t’as pas envie de rester… » Ça c’était vu dans sa précipitation. Ça crevait les yeux même. Je lui avais fait assez de mal comme ça, pas la peine de lui imposer ma présence plus longtemps. Déjà hier il voulait fuir et je l’avais retenu à cause de mon presque malaise. « Passes une bonne journée.. » Je relevais le regard vers lui pour lui sourire, un sourire triste mais c’était mieux que rien et je me rallongeais sous la couette, dos à Aidan. Dépêche-toi de partir que j’puisse pleurer.

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Je ne cache pas que pendant un petit laps de temps, j’avais eu envie de déposer mes lèvres sur les siennes. Seulement non, c’était bien trop douloureux, bien trop dur pour moi de faire ce simple geste. Alors ouais, j’en avais profité qu’elle ne soit plus collée à moi pour que je puisse me relever. Ouais, je m’étais levé assez rapidement parce qu’être sur ce lit me dégoûtait. Je ne savais pas comment j’avais pu rester autant de temps dessus sans aller vomir après. Mais voilà, j’voyais bien qu’en me levant de cette façon, j’avais créé la panique chez elle. Alors je lui proposais de lui faire son petit déjeuner pour qu’elle mange un peu, mais en me laissant la porte de sortie au cas où elle n’avait pas faim. Vu son état actuel, je penche sur le fait qu’elle ait pas très faim et qu’elle me laisse partir. Bien sûr, j’étais prêt à accepter d’être encore en sa présence une heure ou deux, mais je préférais quand même partir, pour ma santé mentale. « C’est… c’est gentil d’être resté cette nuit… mais j’pense que tu devrais partir… j’ai pas très faim et… je vois bien que t’as pas envie de rester… » Elle l’avait d’ailleurs compris vu son choix. Je hochais la tête doucement mais la laissant basse finalement. Ouais, je baissais la tête parce que je la faisais souffrir de vouloir partir. Mais je n’avais pas le choix. Je ne me sentais plus à ma place ici. C’était plus la chambre où on restait cloîtré à faire l’amour, à regarder les films qu’elle voulait, à rigoler en mangeant. Non, c’était la chambre où elle m’avait trompé et j’avais énormément de mal à m’y faire. D’où l’envie de mon départ imminent. « Passes une bonne journée. » Elle esquissait un sourire triste, avant de baisser la tête et retourner s’allonger sous sa couette. Je soupirais en la regardant faire. Je renfilais mes chaussures et je m’approchais de la porte. La main sur la poignée, je regardais Jaycee et, dans un élan de tendresse, je m’étais avancé vers elle et je me baissais pour déposer mes lèvres sur le haut de son crâne visible avant de me relever et de me diriger vers la porte. « Bonne journée à toi aussi.. » Je baissais la tête et je passais la porte, que je refermais derrière moi, avant de m’en aller pour retourner dans ma chambre chez les Phis.