Ce programme est parfait… mais chargé. Je ris un peu et j’hochais la tête, le laissant m’embrasser en descendant mes mains le long de son torse. Je frissonnais en sentant ma main sous ma robe et je me mordais la lèvre, Je propose qu’on commence dès maintenant ! Je n’eus même pas le temps de répondre qu’il me fit basculer sur le dos, se mettant sur moi pour m’embrasser encore et encore…

Le programme était juste parfait, et je bénissais presque le fait que je n’avais pas cours le mercredi. Je me disais même que tous les mercredis devraient se passer comme ça. La journée s’était passée mieux que bien. A midi, nous avions commandé quelque chose à manger pour ne pas avoir à sortir de la chambre, et plusieurs fois, des Gamma étaient venus frapper à ma chambre car elles avaient besoin de moi, et j’avais dû leur répondre en essayant de rester la plus neutre possible afin qu’elles ne se doutent de rien. Décidément, nous étions certainement plus tranquilles chez lui. J’avais même l’impression que je reprenais goût à manger, puisque c’était moi qui avait réclamée qu’on commande une pizza parce que je mourrais de faim. Et l’après-midi se passa tout aussi bien que le matin. Nous avions dormis, et nous avions continué de nous câliner pour nous rendormir par la suite. Je me demandais même comment j’allais réussir à dormir cette nuit vu le nombre de siestes que nous avions fait dans la journée – bien que ça m’avait aidé à rattraper la nuit que nous n’avions presque pas eu pour dormir la veille. Lorsque je me réveillais de ma dernière sieste de l’après-midi, j’ouvrais les yeux avec difficultés, regardant le réveil qui indiquait qu’il était presque vingt-deux heures. Je me tournais vers Aidan qui dormait toujours, un léger sourire sur les lèvres. J’avais envie de le réveiller comme il m’avait réveillé ce matin. Je m’approchais doucement de lui, posant une main sur son torse en approchant mes lèvres de sa mâchoire. « Aidaaaan… », murmurais-je alors que je descendais ma lignée de baisers dans son cou, « J’ai faim… tu veux pas me faire quelque chose à manger… ? », continuais-je de murmurer alors que je continuais de chatouiller sa peau avec mes lèvres, espérant arriver à le réveiller, et arriver à le réveiller aussi agréablement qu’il l’avait fait ce matin.

La journée s’est passée comme on l’avait prévu. On n’a pas cessé de se câliner, de se reposer, de manger même. J’étais même surpris qu’elle avait pris l’initiative de manger avant moi, puisqu’elle avait des troubles alimentaires depuis quelques temps. Mais je ne me plaignais pas, au contraire. La voir comme ça me rendait heureux pour dire. Certes, on n’avait pas été coupé du monde puisque certaines des filles de la maison ont frappé quelques fois à la porte pour demander à Jaycee des conseils. Je me suis surpris à la chatouiller à un moment alors qu’elle leur répondait. Ça m’amusait, et surtout elle n’aurait pas hésité elle. Enfin, le fait est que j’ai passé une des meilleures journées de ma vie en sa compagnie, si bien que la fatigue qui était présente le matin avait disparu. Il y avait aussi le fait qu’on ait dormi une partie de la journée, sur plusieurs périodes, mais quand même. Enfin, au final, on dormait tous les deux et j’étais bien. C’était sans compter le fait qu’elle se réveille avant moi. Je dormais plutôt bien dans son lit et j’avais pas envie d’être réveillé. Mais elle ne l’entendait pas de cette oreille. Aidaaaan… J’étais allongé sur le dos, la tête tournée vers le côté. Je sentais alors sa main sur mon torse, son visage près du mien, plus précisément ses lèvres vers ma mâchoire. J’ai faim… tu veux pas me faire quelque chose à manger… ? J’avais senti ses baisers descendre dans le cou et ça me faisait un bien fou. Hmmm… laisse-moi dormir… tu m’as épuisé… J’ouvrais doucement les yeux alors qu’elle avait toujours ses lèvres dans mon cou. J’avais pas envie de me lever. Mais j’ai pas pu m’empêcher de m’étirer les jambes et les pieds. Je mettais ma main dans son dos, caressant doucement sa peau. Tu veux quoi ? Apparemment, j’étais trop gentil… ça se confirmait.

C’est vrai que je me surprenais à me sentir même mieux avec lui qu’avec n’importe qui d’autre. En l’occurrence, je me sentais beaucoup mieux avec lui qu’avec Dmitri en fait. Je ne savais même pas expliquer pourquoi. Enfin, si, l’explication était en fait évidente : Aidan me connaissait par cœur. Il lisait en moi comme un livre ouvert, alors forcément, lorsqu’on était plus Jaycee et Aidan les deux meilleurs amis, mais Jaycee et Aidan les amants, on savait exactement ce qui plairait à l’autre. En fait, je commençais à vraiment apprécier ce nouvel aspect de notre relation, et j’apprenais à ne plus me poser de questions. C’est vrai, pourquoi se prendre la tête ? Nous étions tellement bien ensemble, et je n’avais jamais autant rit de ma vie. Je n’avais jamais autant eu faim depuis longtemps, d’ailleurs et ça semblait faire plaisir à mon meilleur ami lorsque je lui ai réclamé une pizza. Alors en le réveillant avec douceur, j’osais espérer qu’il céderait. De toute manière, je savais faire mes yeux de chien battue s’il ne voulait pas accepter. Et il ne pouvait pas ne pas accepter. Je ne devais pas sauter de repas, et nous n’avions pas encore diné, alors c’était l’occasion. Et puis maintenant, nous avions toute la nuit pour dormir. Glissant mes lèvres sur sa mâchoire, et dans son cou, je lui demandais si il voulait bien aller me faire quelque chose à manger. Hmmm… laisse-moi dormir… tu m’as épuisé… Je souris un peu et je continuais de ne pas abandonner, continuant mes petits baisers sur sa peau. « Allez…s’te plais…s’te plais… », murmurais-je entre plusieurs baisers avant de reculer mon visage, posant mon menton sur son épaule en le regardant. Tu veux quoi ? Je levais les yeux, les plissant légèrement en réfléchissant. Ce que je voulais ? Mh…j’avais bien envie d’une bonne poutine, le plat le plus populaire au Canada. Mais ici, nous n’avions pas tout ce qu’il fallait pour en faire, et ça prendrait certainement trop de temps. Je frissonnais sous ses caresses, et je finis par répondre, « Je veux… je veux des pancakes avec du sirop d’érable ! » Je lui affichais un grand sourire : bon, okay, ça n’était pas l’heure de manger des pancakes, mais tant qu’on mangeait, c’était le principal non ? « Oui…des bons pancakes comme chez nous… », répétais-je avant d’approcher mes lèvres des siennes pour déposer pleins de brefs petits baisers.

Je voyais bien qu’elle changeait petit à petit et ça faisait plaisir à voir. Je ne suis pas quelqu’un de chieur d’ordinaire mais quand j’ai appris pour sa boulimie, j’avais fait en sorte qu’elle fasse attention. Sauf, j’ai pas pu être là tout le temps et elle a eu des crises, comme hier soir. Elle m’avait dit que c’était parce qu’elle avait sauté des repas ce week-end donc je comprenais mieux. Mais maintenant, je serai là tout le temps et hors de question qu’elle loupe ne serait-ce qu’un repas. Et puis là, elle me réveillait doucement, main sur le torse, lèvre sur la mâchoire qui descendait doucement jusqu’au cou. Je ne savais pas ce qu’elle voulait jusqu’à ce qu’elle me demande que je lui prépare un truc. Je n’étais pas le meilleur cuisinier, mais je savais me débrouiller. Le truc, c’est qu’elle est quand même meilleure que moi. Enfin, j’étais quand même épuisé et je n’avais pas la foi de descendre en bas. Allez…s’te plais…s’te plais… Je soupirais et finalement, sans grande surprise, je lui demandais ce qu’elle voulait. Je n’étais pas du genre à lui refuser de lui faire à manger, surtout depuis quelque temps. Au contraire, si elle réclamait à manger, c’était mieux. Je veux… je veux des pancakes avec du sirop d’érable ! Je me mis alors à sourire à sa demande, continuant de lui caresser le dos. Des bons pancakes, ça va être bon ça… Oui…des bons pancakes comme chez nous… Je souriais en même temps qu’elle alors qu’elle déposait plusieurs baisers sur mes lèvres. Je montais doucement ma main jusqu’à sa nuque et décidais de prolonger le dernier baiser qu’elle me donnait. Fallait bien que je trouve de la force pour me lever. Considère que ça va être fait ! Je me redressais, continuant de l’embrasser. Non mais sérieusement, je pense n’avoir jamais été aussi accro à des lèvres. Tu viens avec moi quand même ? J’ai besoin d’un soutien moral pour pas m’endormir sur tes pancakes… Je me mettais à sourire alors que je déposais une dernière fois mes lèvres sur les siennes.

Je savais très bien qu’Aidan n’était pas le meilleur cuisinier du monde. Enfin…il se débrouillait, c’est sûr et certain, mais il ne passait pas sa vie derrière ses fourneaux. Sauf que je savais très bien qu’il ne me dirait pas non. Même Bliss aurait sauté du lit pour aller me faire mes pancakes si je lui en avais réclamé. J’étais fliquée en permanence par mes meilleurs amis, qui vérifiaient que je mangeais un minimum et correctement aussi. Et comme en ce moment le Canada me manquait, je lui réclamais des pancakes avec du sirop d’érable. Les Etats Unis n’étaient pas si différent que le Canada, mais la mentalité des gens n’étaient pas trop la même. Les gens sont beaucoup plus ouverts et beaucoup plus gentils au Canada. Enfin, je voyais les choses comme ça. Et puis, j’étais habitué à mes petits plats Canadiens que je ne retrouvais pas en Californie. L’embrassant doucement, je souris contre ses lèvres en sentant sa main remonter le long de mon dos jusque ma nuque quand il me répondit, Considère que ça va être fait ! J’hochais la tête, lui offrant un immense sourire et je me redressais en même temps que lui, sans quitter ses lèvres pour autant, Tu viens avec moi quand même ? J’ai besoin d’un soutien moral pour pas m’endormir sur tes pancakes… Je ris un peu et j’acquiesçais, l’embrassant encore une petite fois, « Bien sûr que je vais venir avec toi… », murmurais-je. Je souris et je m’asseyais, attrapant ma petite culotte qui trainait à terre pour l’enfiler rapidement et je fis de même avec mon soutien-gorge. Je me levais du lit, m’étirant longuement avant d’attraper un petit peignoir en soie que j’enfilais. Je le fermais avec la ceinture et j’attendais Aidan près de la porte de ma chambre, « Je t’attends en bas », murmurais-je en ouvrant la porte de la chambre pour descendre les trois étages, direction la cuisine !

J’essayais de ne pas trop être sur le dos de Jaycee tout en faisant attention à ce qu’elle se nourrisse bien. Après tout, je n’étais pas ses parents, même s’ils m’avaient demandé de veiller sur elle. Elle était assez grande, mais je faisais attention. J’étais quand même protecteur envers elle, plus qu’avec n’importe qui. Enfin, j’aurais pu dire comme si c’était ma sœur mais d’une, je n’ai pas de sœur, et de deux, je ne coucherais pas avec ma sœur. Donc disons que je la protégeais parce que je tenais énormément à elle, et qu’elle était simplement ma meilleure amie. Lorsqu’elle m’a réclamé ses pancakes au sirop d’érable, j’ai tout de suite pensé à chez nous. Le Canada me manquait quand même. Enfin, je ne le laissais pas paraitre mais ouais, ça me manquait. J’ai hâte d’y retourner, ne serait-ce que pour quelques jours afin de me ressourcer. Lorsque je lui demandais de venir avec moi, elle m’embrassait et ajoutait quelques mots entre mes lèvres. Bien sûr que je vais venir avec toi… Je restais allongé, simplement revêtu d'un drap alors que je la regardais se rhabiller. C’était un délice à regarder cette fille et je ne pense pas que je m’en lasserai un jour. Je soupirais une dernière fois avant de me redresser. J’attrapais mon boxer et commençais à l’enfiler quand elle se mettait à la porte. Je t’attends en bas Je lui souriais. A tout de suite. Je m’étirais à mon tour et, pendant qu’elle descendait, je cherchais mon jeans. Avec la fatigue, je captais quelques instants après qu’il était juste en face de moi. Enfin, je l’enfilais et je décidais de descendre comme ça. Après avoir descendu les trois étages, je la rejoignais dans la cuisine. Alors, on attaque par quoi ? C’était dur, de se concentrer, mais j’allais y arriver, juste pour lui faire plaisir.

Pour moi aussi, c’était une véritable épreuve de me lever après la journée que nous avions passé. Je n’étais pas du tout habituée à faire autant de « sport » en une journée, et ça avait été…comment dire…intense ? En plus de m’avoir fatigué, ça m’avait donné faim. Est-ce que c’était le fait que nous nous étions dépensés, qui m’avait donné faim ou est-ce que c’était parce que je me sentais tellement bien que j’en oubliais le sorte de blocage psychologique je faisais avec la nourriture depuis plusieurs années maintenant ? Aucune idée. Peut-être un peu des deux. Mais quoi qu’il en soit, ça ne pouvait nous faire que du bien de nous dégourdir un peu les jambes et de changer d’air en quittant la chambre. Comme la plupart des filles devaient déjà dormir, je me contentais d’enfilais mes sous-vêtements et de me couvrir par-dessus par un petit peignoir. Je lui dis alors que je l’attendais en bas, et il me sourit, A tout de suite. J’hochais la tête et je descendais les trois étages sur la pointe des pieds, allant dans la cuisine qui était, comme je l’avais deviné, vide. J’allumais les lumières et j’ouvrais un placard pour sortir une bouteille de sirop d’érable, un stock personnel que j’avais ramené de ma dernière visite chez mes parents au Canada. Alors, on attaque par quoi ? Je me tournais vers lui et je souris, posant la bouteille sur le plan de travail alors que je pris mon téléphone pour chercher une recette sur internet. « Alors…il faudrait du lait, de la farine, des œufs et de la levure… » Je le laissais aller chercher les ingrédients, posant mon téléphone sur la table de la cuisine pour qu’il puisse voir les quantités pendant que je me chargeais de prendre les ustensiles. Une fois tout posé sur la table, je me tournais vers lui pendant qu’il cherchait le tout dans le frigo, passant mes bras autour de sa taille, « J’te fais travailler alors que t’es crevé…tu peux monter te recoucher, j’me fais deux trois pancakes et j’viens te rejoindre si tu veux… » Je me mis sur la pointe des pieds pour pouvoir poser mon menton sur son épaule et le regarder. Je frissonnais un peu : il faisait frisquet avec le frigo ouvert

Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas passé une journée aussi intense et ça me faisait du bien. Après tout, on s’était complètement –ou presque- déconnecté de la vraie vie et c’était enivrant. J’aimais la définition de repos que j’avais proposé et elle aussi apparemment vu le nombre de fois qu’on l’a fait aujourd’hui. Le truc, c’est que j’avais peur qu’une fois de retour à la vraie vie, plus rien ne soit pareil. Certes, je savais qu’il y avait cette attirance entre nous mais qu’est-ce qui se passera si elle rencontre un gars avec qui elle est mieux que moi ? Sur tous les plans ? Je ne me le cachais pas et j’avais peur de ça. Mais comme d’habitude, j’évitais de le montrer, pour pas qu’on en vienne à une discussion qui pourrait… mal tourner. Enfin, alors qu’elle descendait, je me préparais, enfilant juste mon boxer et mon jeans. Je me rendais compte qu’il serait temps que je rentre chez moi demain puisqu’il me faut des affaires propres. La prochaine fois, je prévoirai des vêtements de rechange. Une fois dans la cuisine, je lui demandais ce qu’il nous fallait et elle regardait sur son portable. Alors…il faudrait du lait, de la farine, des œufs et de la levure… Dans un premier temps, je cherchais la farine et la levure et je terminais dans le frigo pour le lait et la levure. Entre temps, Jaycee enroula ses bras autour de ma taille, posant son menton sur mon épaule, ce qui me faisait sourire. Je tournais la tête du côté de l’épaule où elle est, écoutant ce qu’elle me disait. J’te fais travailler alors que t’es crevé…tu peux monter te recoucher, j’me fais deux trois pancakes et j’viens te rejoindre si tu veux… Je posais doucement mes lèvres sur les siennes en guise de réponse. Bon, ça ne voulait rien dire, donc je mettais des mots dessus. Non c’est bon… Ça me donne faim aussi donc on en fera pour moi également. En plus, je préfère largement ta compagnie plutôt qu’un lit vide… Je déposais une nouvelle fois un baiser sur ses lèvres avant de prendre le lait nécessaire ainsi que les œufs.

J’avais l’habitude de faire la cuisine avec ma mère. C’était quelque chose qui me manquait aussi. En fait, quand je disais que le Canada me manquait, j’incluais aussi mes parents. Le fait que ma sœur ne me parle plus faisait que je n’avais presque plus qu’eux pour famille, et étant proche de mes parents, ça me manquait de ne plus les voir au quotidien. C’était le risque que j’avais pris lorsque je m’étais inscrite dans une fac à l’autre bout du pays, et je ne le regrettais pas car la Californie c’était juste…juste le rêve Américain. Mais parfois, je me demandais à quoi ressemblerait ma vie si j’étais resté à Toronto et si j’avais fait mes études là-bas. Les choses seraient totalement différentes, mais j’aurais aussi mes parents sur le dos. Parce que depuis que j’étais malade, ils ne me lâchaient plus et je les suspectais même d’avoir demandé à Aidan de me surveiller. Alors que mon meilleur ami s’altérait à la tâche que je lui avais assignée, je passais mes bras autour de lui en posant menton sur son épaule. C’est vrai, il avait l’air crevé et je ne voulais pas être la chieuse qui lui faisait faire des pancakes à vingt-deux heures du soir. Okay, j’aimais faire la chieuse avec lui mais là…là j’avais juste envie de le faire sourire et de le rendre heureux, pas le contraire. Je fermais les yeux quand il posa ses lèvres sur les miennes, disant doucement, Non c’est bon… Ça me donne faim aussi donc on en fera pour moi également. En plus, je préfère largement ta compagnie plutôt qu’un lit vide… Je souris un peu plus et je prolongeais son baiser à nouveau, « D’accord… » , puis je me décollais de lui pour regarder à nouveau la recette. Je pris tous les ingrédients dans l’ordre indiqué : je cassais les œufs dans le saladier, je mélangeais avec le lait puis j’ajoutais un peu de farine et de levure. « On les montera en haut pour les manger au lit » Je continuais de mélanger pour que ça ne fasse pas de grumeaux et je le regardais : je devais aussi avoir des petits yeux et une petite mine. « Prépare la poêle pour les faire cuire », ajoutais-je doucement alors que la pâte commençait à devenir parfaite. J’avais déjà hâte de les manger enroulée dans ma couette contre Aidan.

La façon dont notre relation avait évolué était différente de tout ce qu’on aurait pu imaginer. Et pourtant, on y était. Jaycee et Aidan, les deux natifs de Toronto, venus ensemble à UCLA, étaient passés à l’étape supérieure que toute amitié pouvait avoir. C’était différent mais à la fois si ressemblant à ce qu’on pouvait avoir auparavant. Il y avait juste la question d’agir quand on était en public qui était difficile à gérer, mais le reste restait plutôt génial. J’étais en sa compagnie dans la cuisine, rapportant tous les ingrédients qu’on avait besoin. Alors que j’étais dans le frigo pour les produits frais, je sentais ses mains s’enrouler autour de moi et ça me faisait un bien fou ! D’accord… disait-elle après avoir prolongé notre baiser. Elle se mettait ensuite à faire toute la préparation et je la regardais, silencieux. J’étais presque hypnotisé par ses mains. On les montera en haut pour les manger au lit Je lui souriais, d’accord avec ce qu’elle proposait. Okay, ça me va. Elle continuait de tout mélanger afin d’avoir une pâte sans grumeaux. Une nouvelle fois, elle se tournait vers moi. Prépare la poêle pour les faire cuire Je me bougeais les fesses et j’allais dans le placard où les poêles étaient rangées. J’en sortais une que je mettais sur le feu. J’attendais que la pâte soit terminée pour y ajouter du beurre. Ça serait dommage qu’ils collent à la poêle quand même. Du coup, j’attrapais la louche et je prenais le saladier pour commencer les pancakes. Je versais doucement la louche dans la poêle et j’avais mon premier pancakes qui cuisait. Je me tournais vers Jaycee pour lui sourire.

J’avais sincèrement l’impression de revivre. Je me sentais tellement différente, que je me demandais si ça n’était pas dans ma tête, si ça n’était pas un moyen que mon esprit avait trouvé pour que je ne culpabilise pas de la relation que j’étais en train d’entretenir avec mon meilleur ami. Je me réveillais avec un petit sourire sur les lèvres, j’étais heureuse de le voir près de moi, j’avais toujours envie d’être contre lui et surtout…surtout, je retrouvais l’appétit. Je me demandais même comment j’allais expliquer ça aux gens que je fréquentais, comme à Bliss par exemple, elle qui avait l’habitude de se battre avec moi à l’heure du déjeuner pour me faire prendre au moins un plat et un dessert. Je mélangeais la pâte assez énergiquement : à vrai dire, j’avais juste hâte de finir de cuire tout ça pour remonter et m’enrouler dans ma couette. Et ce programme semblait plaire à Aidan. Okay, ça me va. Je souris et je lui demandais de préparer une poêle pour faire cuire les pancakes. Il s’exécuta tout de suite et je lui passais le saladier une fois la pâte terminée. Bon, normalement nous devions attendre plusieurs heures pour que la pâte repose, mais nous n’avions pas le temps et j’avais de plus en plus faim. Je me mis à côté de lui pendant qu’il faisait tout cuire, me penchant en avant pour m’appuyer sur le bord du plan de travail, les mains posées sous mon menton. « Mh…ça sent bon… », finissais-je par murmurer alors que les pancakes s’enchainaient : heureusement pour mon estomac, c’était très rapide à cuire. J’allais chercher une assiette pour mettre tous les pancakes dedans. Une fois terminés, je rangeais le saladier vide dans l’évier, « On lavera tout demain, je veux manger ! », lançais-je en riant. Je pris ma bouteille de sirop d’érable et je regardais Aidan, « Prends les pancakes, je prends le sirop et du sopalin ! » J’attrapais le rouleau sur ma route et je remontais les escaliers jusqu’au troisième étage presque en courant. Une fois dans la chambre, je me laissais tomber sur mon lit. Je retirais mon peignoir et j’attendais Aidan, prête à déguster ce festin.

Je me rendais bien compte qu’elle était heureuse. Sa façon d’agir, sa manière d’être. Oui, elle avait changé et c’était mieux ainsi. Une part de moi aimait que ce soit moi qui sois responsable de ce changement. Après, je n’étais pas le seul.. peut-être qu’autre chose dans sa vie la menait à être comme ça. Je ne pouvais pas savoir l’entière vérité. Mais une chose était sûre, j’aimais la voir comme ça et j’espérais que ça dure encore longtemps. Devant elle, je me mettais à faire cuire les pancakes alors qu’elle était appuyée sur le plan de travail, son menton posé sur ses mains. Je la regardais de temps à autre, petit sourire caché. Mh…ça sent bon… Je hochais la tête. Je n’étais pas très bavard quand j’avais la tête dans le guidon et elle le savait bien. Du coup, je continuais de les cuire jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de pâte. Elle allait chercher une assiette pour tous les mettre, attrapant le saladier vide pour le poser dans l’évier. On lavera tout demain, je veux manger ! Je souriais alors que je déposais également la poêle en compagnie du saladier. Ca me convient ! J’entendais même mon estomac gargouiller, ce qui voulait bien dire que j’avais faim. Prends les pancakes, je prends le sirop et du sopalin ! J’acquiesçais et je prenais l’assiette de pancakes, la suivant dans les escaliers pour monter au troisième étage. Je la voyais s’affaler sur son lit, après avoir enlevé son peignoir. Je refermais la porte derrière moi, afin qu’on garde notre intimité et je posais l’assiette sur le lit. Je retirais mon jeans afin de rester uniquement en boxer et je la rejoignais dans le lit. Sans me vanter, ils ont l’air délicieux… A toi l’honneur de les goûter ! Après tout, c’était elle qui en voulait au départ donc à elle de les goûter en première.