C’était une journée idéale pour le shopping. Bon, sérieusement, tous les jours sont propices à faire du shopping. J’ai su qu’il y avait une grande promo pour toutes les clientes d’un grand magasin dans un centre commercial qui se trouvait à South Central. South Central n’était pas le coin le plus classe de Los Angeles, et ça craignait à mort. Je détestais ce centre commercial mais c’était uniquement dans ce centre qu’il y avait ce fameux magasin dont j’étais totalement folle. J’avais mis de l’argent de côté de mes deux mois et demi de paie pour un éventuel voyage avec mon amoureux à Paris pour les prochaines vacances, mais il me restait encore un bon petit paquet de sous, assez pour faire une bonne partie de shopping. C’est donc après mes cours qui se terminaient vers 14h que je sautais dans ma voiture pour aller à ce fameux centre commercial. Je passais une bonne partie de mon après-midi là-bas, je croisais même des amies qui venaient faire les magasins et avec qui je passais un peu de temps. Vers dix-huit heures alors que mes amies s’en allèrent et que j’avais une dernière course à faire, je me suis tout à coup sentie un peu… suivie. Un groupe de trois mecs semblaient être toujours là où j’étais. J’entrais dans un magasin, ils étaient à la sortie et peu importe où j’étais, ils étaient dans le coin. Et vu le quartier dans lequel j’étais… ça me faisait un peu peur. Sachant que j’étais garée dans un parking sous terrain, le truc qui craint à mort quoi… je décidais de prendre les choses en main. Un peu paniquée, j’entrais dans les toilettes des filles avec ma tonne de sacs et je m’enfermais dans une cabine. « Aidan ? J’suis à South Central, dans le centre commercial là… ça fait une petite heure que j’ai l’impression que des mecs me suivent… tu peux venir me chercher s’te plais… ? J’suis dans les toilettes des filles… » Je me sentais un peu bête d’avoir peur de gars qui ne me suivaient même peut-être pas, mais c’était plus fort que moi, je trouvais ça beaucoup trop louche. Je restais donc enfermée dans ma cabine de toilette, espérant qu’Aidan ferait vite.

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Les cours avaient repris et je me devais d’être sérieux. Certes, j’étais major de ma promo, mais je ne devais pas relâcher mes efforts pour autant. On avait convenu avec Jay qu’aujourd’hui, c’était chacun de son côté. Elle allait sûrement faire du shopping pendant que je réviserai tout l’après-midi. De toute façon, même quand on ne sortait pas ensemble, ça marchait de cette façon alors à quoi bon changer les habitudes. Du coup, j’avais le nez plongé dans les bouquins tout l’après-midi. Bien sûr, j’avais fait quelques pauses. Le journalisme français était assez compliqué à étudier mais je ne perdais pas espoir, j’arriverai à tout faire rentrer dans mon crâne. J’étais actuellement installé dans mon lit quand je voyais mon portable vibrer. Je fronçais les sourcils en lisant le prénom de Jaycee s’afficher. J’acceptais l’appel et immédiatement, j’entendais sa voix paniquée, ce qui me fit me redresser immédiatement. « Aidan ? J’suis à South Central, dans le centre commercial là… ça fait une petite heure que j’ai l’impression que des mecs me suivent… tu peux venir me chercher s’te plais… ? J’suis dans les toilettes des filles… » Je regardais droit devant moi, cherchant quelque chose du regard sans vraiment avoir un quelque chose en tête. En fait, je réfléchissais vite, voulant faire quelque chose immédiatement. « J’arrive tout de suite ! Quel étage ? J’pense être là dans un quart d’heure vingt minutes, si le trafic est bon. Tu bouges pas, ok ? » Je me levais de mon lit, enfilant mes baskets tout en gardant le téléphone à l’oreille. Un conseil : ne le faites pas. Sinon, vous allez vous casser la gueule comme moi. Aie. « Merde, fais pas gaffe » Je me remettais sur le lit pour bien mettre mes chaussures sans aller jusqu’à m’casser un bras et dès que ce fut fait, j’attrapais les clés de ma voiture. « J’pars maintenant, n’aies pas peur, reste où t’es et ça ira bien, ok ? » Je devais me calmer moi aussi. Je descendais les marches de la maison des Phis et je m’engouffrais dans ma voiture, y mettant le contact et démarrant en trombe en me dirigeant vers le centre commercial en question. Comme prévu, j’avais mis une vingtaine de minutes pour y accéder. Je cherchais les toilettes pour femmes et j’ai du bien perdre cinq minutes en les cherchant. Trouvant un groupe de mecs devant une entrée, je remarquais en levant les yeux que c’était là. Je m’engouffrais dedans sans faire gaffe aux autres femmes. « JAY ! J’suis là ! » Disais-je pour bien qu’elle m’entende. Je voulais être sûr qu’elle sache que c’était moi et qu’elle était en sécurité à présent.

J’étais une fille qui avait du caractère, et franchement, ça ne me faisait pas peur de me battre avec un mec. Mais quand il y en a plusieurs, c’est pas pareil. En plus, nous étions dans un quartier qui n’était pas tellement sûr, alors je n’avais pas à faire à des petits kékés des bacs à sable. Ces mecs n’avaient pas une tronche qui rassurait beaucoup et je préférais appeler Aidan que de devoir rentrer toue seule, quitte à venir chercher ma voiture plus tard sur le parking du centre commercial. Parce que moi qui avais une taille de guêpe et la force d’une petite fille de 10 ans, je ne faisais pas tellement le poids si ces mecs avaient réellement des mauvaises intentions. C’est pour ça que j’allais me réfugier dans les toilettes et que j’appelais mon petit ami en lui demandant de venir me chercher. Je lui expliquais que j’étais au deuxième étage dans les toilettes des femmes et je lui promis de rester là et de ne pas bouger. De toute façon, pour être honnête, j’avais beaucoup trop la trouille pour bouger de là. Ca ne pouvait pas être un hasard que ces trois mecs soient toujours derrière moi, si ? Et du coup, j’avais tout de suite pensé à Aidan pour venir me chercher. Même du temps où nous étions meilleurs amis je lui aurais demandé de me rendre ce service. Je restais assise sur les toilettes, mon téléphone en main au cas où Aidan voulait m’envoyer un sms pour telle ou telle raison. J’entendais des gens passer dans les toilettes, des filles discuter entre elles et repartir. Puis, une nouvelle personne entra et je reconnus tout de suite sa voix. « JAY ! J’suis là ! » Je me suis tout de suite sentie soulagée, et j’ouvrais la porte des toilettes en ramassant mes sacs. J’avais l’air d’une petite fille apeurée, c’est dingue comme ça avait pu me faire peur cette histoire. On peut même plus se balader tranquille sans qu’une bande de pervers vous stalke. « Merci d’être venu si vite… » Je lui souris timidement et je m’avançais vers lui pour me mettre dans ses bras, serrant mes bras autour de son cou. « Tu les as vu ? Ils sont aux portes des toilettes ? » Je restais contre lui. J’avais un peu peur qu’ils s’en prennent à Aidan, peut-être que ça ne leur plaira pas que j’ai appelé pour copain pour venir à mon secours.

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Je n’avais jamais entendu autant de détresse dans la voix de Jaycee et c’était totalement déstabilisant. C’était d’ailleurs pour ça que je m’étais dépêché et que dans ma hâte je m’étais cassé la gueule. Mais voilà, ma petite amie se sentait en danger et c’était dans mon devoir de lui venir à la rescousse. Alors après m’être relevé, après avoir enfilé mes chaussures, je m’étais mis en route vers le centre commercial en question pour retrouver ma petite amie apeurée. Et effectivement, dès que je suis arrivé au niveau des toilettes, je voyais un groupe de trois hommes attendre près de la sortie. C’était eux ? J’espérais pas. Mais je m’enfouissais dans les toilettes pour femmes, n’en aillant rien à faire des femmes qui nous entouraient. Vu l’heure, elles étaient peu présentes de toute façon. Je me mis à crier après Jay pour qu’elle sorte de sa cachette et ça a marché. « Merci d’être venu si vite… » La voyant sortir de sa cabine, elle se précipitait à mes côtés afin de me prendre dans ses bras. J’en faisais de même, resserrant fort mes bras autour d’elle. Pas trop fort pour pas l’étouffer, mais assez pour la réconforter par ma simple présence. J’enfouissais mon visage dans son cou, l’embrassant doucement pour la réconforter avant de le relever pour la regarder. « Tu sais que j’ferai n’importe quoi pour toi… Quitte à venir ici en trombe pour te sauver de pervers. » Non mais sérieusement, ils pensaient à quoi ces mecs ? Qu’ils allaient avoir ma copine ? Qu’ils se mettent le doigt dans l’œil. « Tu les as vu ? Ils sont aux portes des toilettes ? » Elle était toujours collée à moi et je la préférais à cet endroit de toute façon. « Ouais… Enfin, j’ai vu un groupe de trois mecs qui attendaient. C’est eux ? » Je n’étais pas totalement certain que ça soit eux puisque ça pouvait être un autre groupe qui attendaient un mec dans les toilettes d’à côté. Je n’en avais aucune idée et le seul moyen de savoir était qu’elle regarde d’elle-même. Et ça, je ne savais pas si elle pouvait le faire. Enfin, de toute façon, on pourrait sortir ensemble, main dans la main, je la protégerai quoiqu’il en soit, même si on me cherche des noises.

Ca n’est pas forcément facile d’être une fille, c’est un fait. En plus, je n’étais pas trop le genre de fille à m’habiller en jean baskets et col roulé. J’adorais les fringues, je collectionnais les robes dans mon placard et donc forcément, ça arrivait souvent que les vieux pervers se retournent sur moi. C’est triste à dire, mais nous vivons dans une société dans laquelle les filles qui ont le malheur d’avoir les jambes un peu dénudées passent pour soit des filles faciles, soit pour des filles qui cherchent des problèmes. Combien de fois on entend dire qu’une fille qui s’habille court mérite de se faire agressée sexuellement, parce qu’elle aurait « cherchée » son agresseur ? C’était ridicule. Mais c’est un fait. Dès qu’on s’habille un peu léger, on se retourne sur vous et parfois, des personnes mal intentionnées peuvent s’en prendre à vous.  Ça ne m’était encore jamais arrivé d’avoir peur au point de demander à ce qu’on vienne me chercher, et je pense que je n’allais pas revenir dans ce centre commercial avant un petit moment. Accrochée à mon petit ami, je restais contre lui en le remerciant d’être venu aussi vite. J’étais soulagée maintenant. « Tu sais que j’ferai n’importe quoi pour toi… Quitte à venir ici en trombe pour te sauver de pervers. » Je souris un peu mais je demeurais inquiète, parce que je ne savais pas si les mecs allaient laisser tomber ou pas malgré qu’Aidan soit là. « Ouais… Enfin, j’ai vu un groupe de trois mecs qui attendaient. C’est eux ? » Je me décollais de lui et j’allais ouvrir légèrement la porte des toilettes, la fermant tout de suite en voyant les mecs. Je me tournais vers lui et j’hochais la tête, « Ouais... ouais c’est eux… » Je déglutis et je rangeais une mèche de cheveux derrière mon oreille, m’approchant d’Aidan en prenant sa main. « Comment on fait ? On part comme si de rien était ? J’veux pas qu’ils te fassent du mal à toi aussi, ils sont trois… et on est que deux. Enfin… un et demi parce que j’compte même pas pour une personne entière.. » J’étais un peu nerveuse, parce que j’avais peur. Je n’imaginais pas Aidan se battre avec des mecs dans leur genre, je ne l’avais pas amené ici pour qu’il se blesse ou finisse à l’hôpital.

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C’était une des choses que je redoutais quand je savais que Jaycee bougeait seule faire du shopping. Seulement, en quatre années ici, j’avais pris confiance au fait qu’il ne lui arrivera rien. Bon, j’étais pas certain à cent pour cent mais j’étais pas stressé comme quand on était arrivé à LA. Je n’étais que son meilleur ami à l’époque, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’être protecteur envers elle. Je l’avais toujours été et je le serai toujours, malgré tout ce qui pourrait se passer entre nous. Du coup, quand je l’ai entendue en panique au téléphone, j’avais immédiatement réagi, ne voulant pas la laisser seule face à de potentiels agresseurs. Il était tout simplement hors de question que je la laisse dans cette situation. J’avais donc pris tout ce dont j’avais besoin et j’avais foncé dans ma voiture pour démarrer en trombe pour le centre commercial où elle était. Une fois arrivé là-bas, j’ai mis du temps à trouver les toilettes en question, mais finalement je les avais trouvées et malheureusement, un groupe de mecs se trouvait devant. J’en avais rien à foutre des règles, j’étais entré dans les toilettes pour femmes afin de retrouver ma petite amie, sûrement encore effrayée à l’heure qu’il est. A peine était-elle sortie de sa cabine, elle fonçait dans mes bras et je les refermais autour d’elle afin de la réconforter du mieux possible. Elle commençait à me questionner sur les mecs de dehors et je ne pouvais pas vraiment répondre à sa place. Alors elle se mit à regarder à l’extérieur des toilettes après s’être séparé de moi et refermait aussitôt la porte après avoir identifié le groupe. « Ouais... ouais c’est eux… » Je soupirais. Et merde. Bon, on allait trouver une solution simple. Après tout, j’étais avec elle maintenant. C’était pas comme si ça pouvait dégénérer au point que quelque chose de regrettable arrive. Elle était nerveuse et je le voyais. Quand elle prit ma main, je tentais de la rassurer en caressant la sienne de mon pouce. « Comment on fait ? On part comme si de rien était ? J’veux pas qu’ils te fassent du mal à toi aussi, ils sont trois… et on est que deux. Enfin… un et demi parce que j’compte même pas pour une personne entière.. » Je me pinçais les lèvres, ne sachant trop quoi répondre. Je n’avais jamais été dans une telle situation et c’était une première. « Je propose qu’on sorte comme si de rien était et… On verra s’ils tentent quelque chose ou pas. Mais tu restes collée à moi, m’enlaçant dans tes bras et moi je garde mon bras autour de toi. Il n’y a pas de raison qu’ils s’en prennent à nous, ensemble, en couple. C’est plus simple de s’en prendre à une fille seule… » Je tentais de rester calme. Je me rendais compte que si elle n’avait pas remarqué tout ça, ils auraient pu abuser d’elle… facilement. God.

C’est bien pour ça que j’avais toujours considéré Aidan comme mon grand frère. Il était toujours là pour me protéger quoi qu’il arrive et ça, ça remontait à bien avant notre liaison amoureuse. En fait, il m’avait bien souvent sortie de la galère lorsqu’on m’embêtait, surtout quand il s’agissait de garçons dans l’histoire. Notamment au lycée, comme l’année où un gars n’arrêtait pas de me demander de sortir avec lui et que je lui disais à chaque fois non. Comme il commençait à devenir vraiment lourd, Aidan avait fait semblant d’être mon copain histoire que le mec me laisse tranquille. A l’époque, ça nous avait fait beaucoup rire de faire semblant d’être amoureux, mais aujourd’hui nous n’avions plus à faire semblant. J’étais certes rassurée qu’Aidan soit venu me rejoindre dans les toilettes des filles de ce centre commercial, mais j’étais un peu plus nerveuse parce que je ne voulais pas que ces mecs lui fassent du mal. Ils étaient quand même trois et Aidan était tout seul. Ayant ma main dans la sienne, je lui faisais part de mes inquiétudes, « Je propose qu’on sorte comme si de rien était et… On verra s’ils tentent quelque chose ou pas. Mais tu restes collée à moi, m’enlaçant dans tes bras et moi je garde mon bras autour de toi. Il n’y a pas de raison qu’ils s’en prennent à nous, ensemble, en couple. C’est plus simple de s’en prendre à une fille seule… » Je me pinçais la lèvre et j’hochais la tête. Il avait raison. Il ne fallait pas paniquer. En plus, il y avait encore des chances que je me sois fait des films. Et il n’y avait aucune raison qu’ils s’en prennent à nous deux. « D’accord… tu as raison.. » Je souris un peu et je m’approchais pour l’embrasser doucement avant de me reculer et de me mettre près de lui en passant ma main dans son dos pour rester contre lui. « Allez, c’est parti ! » Je resserrais mes doigts entre les poignets de mes sacs de shopping et nous sortions des toilettes. J’essayais d’éviter le regard des mecs mais je ne pouvais pas m’empêcher de les regarder du coin de l’œil et je vis bien que ça les faisait clairement chier qu’Aidan soit là. Je ne m’étais donc pas fait de films. Je soupirais de soulagement et je tournais la tête vers Aidan, « Je pense que je vais prendre des cours de self défense, parce que je n’ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer.. » Je grimaçais et je regardais rapidement derrière moi pour constater que les mecs s’étaient barrés. Ouf.

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Il était hors de question qu’il arrive quoique ce soit à Jaycee alors que je suis dans les parages, prêt à l’aider dans la moindre difficulté rencontrée. Pendant qu’on était au lycée, un mec un peu trop lourd n’arrêtait pas de lui faire des avances et je n’avais pas hésité à me faire passer pour son petit ami pour qu’il la lâche. Ça avait marché, à son plus grand bonheur. A ce moment-là, ça nous amusait de jouer aux petits amis mais maintenant, c’était la réalité et je ne voulais encore moins qu’il arrive quelque chose à Jay. C’était ma chérie, et elle était à moi. Quiconque tentait de l’approcher allait avoir à faire à moi. Immédiatement, je l’avais rejointe et je me trouvais dans les toilettes des femmes – c’était pas la première fois, mais bon – et je la réconfortais sur le fait qu’il n’allait rien se passer, je n’allais pas le permettre de toute façon. J’avais ma main dans la sienne, que je caressais doucement afin de la calmer. « D’accord… tu as raison.. » Je savais que j’avais raison. C’était d’ailleurs pour ça que je lui avais dit tout ça. Alors elle s’approchait de moi, m’embrassant tendrement avant de s’installer contre moi, son bras tour de moi. « Allez, c’est parti ! » Je hochais la tête et on sortait. Je positionnais mon bras sur ses épaules, la serrant contre moi une fois qu’on passait devant les mecs louches qui lui couraient après. Je voyais bien qu’elle regardait leur visage pour voir si elle se faisait des idées ou pas. Je faisais de même vite fait et je remarquais qu’ils étaient dégoûtés. Ouais, ils voulaient pécho ma meuf. Je bouillonnais de l’intérieur, serrant mon poing sans pour autant laisser tout transparaitre. Finalement, une fois qu’on était tous les deux plus loin, on se calmait doucement, même si c’était difficile. « Je pense que je vais prendre des cours de self défense, parce que je n’ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer.. » Je tournais la tête vers elle avant qu’elle ne regarde derrière nous pour remarquer qu’ils n’étaient plus là. « C’est une bonne idée… J’aurais sûrement moins peur si t’en prends, même si ça n’empêche pas le risque que ça se reproduise. » Je posais mes lèvres sur le haut de son crâne, soulagé qu’il ne lui soit rien arrivé aujourd’hui. Un peu plus et ça aurait pu être le cas. Dans ce cas, je ne savais même pas comment j’aurais pu réagir.

Depuis mon plus jeune âge, mes parents avaient un peu peur pour moi parce que j’étais le genre de fille qui portait très rapidement des jeans. Et forcément, ça attirait le regard des garçons, et ça inquiétait mes parents depuis bien longtemps. Ma mère avait toujours été très heureuse que j’ai Aidan en tant que meilleur ami parce qu’elle lui faisait confiance et parce qu’elle savait qu’il serait toujours là pour moi pour m’aider dans des situations délicates comme celles-ci. Sauf que j’en avais marre de toujours me reposer sur mon petit ami. Je devais essayer de me débrouiller toute seule, c’était important. Nous sortions des toilettes bras dessus dessous et je sentais un énorme poids se retirer de mes épaules. Les mecs semblaient plutôt déçus de me voir sortir de là avec Aidan donc je ne m’étais pas fait de films. On entend tellement de choses dans la presse ou quoi, que je n’osais même pas imaginer ce qui aurait pu se passer. Nous nous éloignions et je me sentais définitivement soulagée, confiant à Aidan qu’il serait peut-être préférable que j’apprenne à me défendre, juste au cas où. « C’est une bonne idée… J’aurais sûrement moins peur si t’en prends, même si ça n’empêche pas le risque que ça se reproduise. » J’hochais la tête et je fermais les yeux quand il déposa un baiser sur mon crâne, continuant à marcher. Je me pinçais la lèvre et je regardais Aidan, « De toute façon… j’sais que j’peux compter sur toi si j’ai besoin… » Je souris un peu et je m’arrêtais de marcher pour me mettre face à lui, passant mes bras autour de sa taille pour l’embrasser doucement, « Merci pour tout… j’ai vraiment eu peur et… j’avais peur que.. enfin.. tu sais.. on sait jamais… » Je souris timidement et je baissais les yeux, « Tu peux rester avec moi pour la soirée ? J’vais savoir te remercier… promis.. » Je savais déjà exactement comment le remercier. Un bon petit massage et pleins de petits bisous.

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Je me souviens que la veille de notre départ pour Los Angeles, les parents de Jaycee m’ont convoqué pour me parler sérieusement. Comme quoi, qu’importe ce qu’il pouvait se passer, je devais garder un œil sur elle. Evidemment, j’avais accepté. De toute façon, je l’aurais fait quand même s’ils ne m’avaient pas demandé. On était encore jeune à l’époque et donc encore assez naïfs et sans conscience du vrai danger. Et du coup, j’avais dû donner ma parole de prendre soin d’elle en toute circonstance. Je pense avoir réussi mon pari puisque rien ne lui est arrivé. On était enfin tous les deux sortis des toilettes pour femmes et je remarquais bien que les mecs en question étaient totalement dégoûtés de la tournure de la situation. Ils voulaient se faire ma meuf ? Dans leurs rêves. C’était la mienne, et il était hors de question que quelqu’un d’autre que moi la touche. Puis finalement, quand on bougeait vers les parkings pour aller à ma voiture, elle me suggérait l’idée de prendre des cours de self défense. J’étais totalement partant. Ca me permettrait d’être un peu plus soulagé quand je la savais seule dans les rues de Los Angeles. « De toute façon… j’sais que j’peux compter sur toi si j’ai besoin… » Je hochais la tête alors qu’on continuait à marcher. Bien sûr qu’elle pouvait compter sur moi, ce soir le montrait bien. Elle s’était stoppée, se positionnant face à moi avant de m’embrasser en enroulant ses bras autour de ma taille. Je lui rendais ce baiser amoureusement, adorant toujours autant ses lèvres sur les miennes. « Merci pour tout… j’ai vraiment eu peur et… j’avais peur que.. enfin.. tu sais.. on sait jamais… » Je lui souriais, déposant un baiser sur le bout de son nez alors que je remontais mes mains le long de ses bras pour finalement prendre son visage afin qu’elle me regarde bien. « De rien, je suis là pour ça, ok ? Et puis, heureusement, il ne s’est rien passé donc… on va juste tenter de mettre cet événement de côté et se concentrer sur autre chose. » Elle avait baissé les yeux après avoir souri timidement pour me dire « Tu peux rester avec moi pour la soirée ? J’vais savoir te remercier… promis.. » Je ne pus m’empêcher d’agrandir mon sourire. Elle allait savoir me remercier ? J’attendais ça avec impatience, j’dois bien l’avouer. « Je vais être un pot de colle pour la soirée alors. Et tu sais bien que t’as pas besoin de me remercier… Mais si t’insistes. » disais-je en rigolant. Je savais bien qu’elle voulait m’offrir quelque chose en retour pour l’avoir sauvé des griffes des méchants garçons.

Je n’étais pas bête, je savais bien que mes parents comptaient sur Aidan pour veiller sur moi. Le fait que je m’en aille loin d’eux, en Amérique leur avait fait très peur au début. J’étais une jeune fille assez fragile émotionnellement, et avec tout ce qui avait pu se passer ses dernières années comme ma dispute avec ma sœur, ça n’avait pas tellement aidé. J’avais eu mes problèmes de poids qui s’étaient avérer être des problèmes plus psychologiques que physiques. Une fois que nous étions bien loin des gars qui avaient été voir ailleurs soit dit en passant, je m’arrêtais dans ma marche pour me mettre face à Aidan et je l’embrassais, le remerciant d’avoir été là. Il faut dire qu’il était venu assez vite, comme quoi, je savais que je pouvais toujours compter sur lui quoi qu’il arrive, et c’était un sentiment que j’adorais parce que je me sentais toujours en sécurité, qu’il soit là ou pas. Car même absent il se débrouillait pour arriver le plus vite possible. Je le regardais droit dans les yeux quand il glissa ses mains sur mon visage pour l’obliger de le regarder, me répondant alors, « De rien, je suis là pour ça, ok ? Et puis, heureusement, il ne s’est rien passé donc… on va juste tenter de mettre cet événement de côté et se concentrer sur autre chose. » J’hochais la tête avec un petit sourire et je finis par baisser le regard pour lui proposer de rester avec moi pour la nuit, et que je saurais le remercier d’avoir été mon chevalier servant. « Je vais être un pot de colle pour la soirée alors. Et tu sais bien que t’as pas besoin de me remercier… Mais si t’insistes. » J’hochais la tête, « Oui, j’insiste… » Je repris sa main et nous sortions du centre commercial assez rapidement. Je mis tous les sacs des magasins que j’avais accumulé au cours de la journée dans le coffre de sa voiture et je m’asseyais côté passager, regardant Aidan prendre place côté conducteur. Et bizarrement… je ressentis un petit truc à ce moment-là. Comme un petit moment de peur qui dura à peine trois secondes. Parce que je ne l’avais pas vu au volant depuis…. Depuis l’accident. «  Ça fait bizarre de te voir reconduire… », murmurais-je en riant un peu alors que j’attachais ma ceinture, ouvrant un peu la fenêtre pour laisser entrer de l’air dans la voiture. « Mais je suis fière de toi… », ajoutais-je en posant ma main sur sa cuisse. Je me penchais pour déposer un baiser sur sa joue avant de me réinstaller correctement sur mon siège. Je lui faisais confiance, mais j’avais quand même hâte qu’on arrive sur le campus pour sortir de cette voiture.

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Ange gardien, c’était un peu mon deuxième prénom. Plus sérieusement, je crois que c’est comme ça que me voient les parents de Jaycee. Depuis qu’on est à Los Angeles, je n’avais jamais eu autant de contact avec eux. Surtout sa mère en fait, qui m’appelait régulièrement puisqu’elle pensait que sa fille ne lui disait pas tout au téléphone. Evidemment, je ne caftais pas. J’étais fidèle à ma meilleure amie qui était là quand j’avais sa mère au bout du fil. Mais bon, au moins, rien de grave ne s’était passé pendant les quatre années ici et ça comptait bien rester comme ça. Surtout que maintenant, c’est de ma petite amie qu’on parle. La personne qui compte le plus pour moi. On avait réussi à échapper aux méchants garçons qui espionnaient ma chérie et elle était visiblement soulagée quand elle voyait qu’ils se dirigeaient en direction opposée à nous. J’avoue que j’étais soulagé aussi, ne voulant pas me battre avec une bande de brutes. Elle me proposait de me remercier pour le déplacement, et pour l’avoir sauvé donc de cette bande de pervers et, évidemment, elle n’était pas obligée. Je ferai ça n’importe quand, n’importe où, tant qu’elle va mieux après. « Oui, j’insiste… » Je me mis à sourire et, main dans la main, on repartait en direction du parking où j’ai garé ma voiture. Ah oui, ma voiture. Je crois que pour venir ici, c’était la première fois depuis l’accident que je n’avais pas conduit aussi vite. C’est certes récent la reprise du volant, mais là, je n’y faisais plus attention. Il n’y avait que la sécurité de ma petite amie qui m’importait. « Ça fait bizarre de te voir reconduire… » Je me mis à sourire alors qu’elle s’était installée côté passager et moi côté conducteur. « J’reprends petit à petit l’habitude… et j’ai moins peur. » avouais-je, tout de même un peu stressé mais calme en même temps. Elle attachait sa ceinture, ouvrait légèrement la fenêtre tandis que de mon côté, je m’installais bien, ceinture attachée, prêt à partir. « Mais je suis fière de toi… » Je lui souriais, soulagé. Sa main sur ma cuisse ainsi que son baiser sur ma joue m’aidaient à reprendre confiance et je démarrais, faisant une marche arrière pour sortir de ma place et je suivais les indications pour sortir du parking. Assez rapidement, en une trentaine de minutes, on arrivait finalement sur le campus afin de se poser calmement après ce moment de stress assez.. intense. « On va dans ta chambre du coup ? » disais-je sourire en coin alors que je coupais le moteur. On était garé devant la maison des Phis mais celle des Gammas était juste à côté.

Je m’étais déjà retrouvé dans une voiture avec Aidan depuis notre accident, mais ça me faisait toujours un peu bizarre parce que je savais à quel point il avait dû lutter et prendre sur lui-même pour arriver à reconduire une voiture. En même temps, je pouvais le comprendre, cet accident nous avait réellement fait du mal. Si Aidan avait eu beaucoup de mal à se remettre au volant, moi, j’avais beaucoup de mal à être une simple passagère dans une voiture. Je n’avais pas un blocage aussi important qu’Aidan, mais j’avais quand même pas mal de difficulté à rester trop longtemps assise du côté du passager dans une voiture. « J’reprends petit à petit l’habitude… et j’ai moins peur. » J’hochais la tête avec un petit sourire et je me devais de lui dire, même si il le savait déjà que j’étais fière de lui. Parce qu’il était revenu de loin. De très loin même. Posant ma main sur sa cuisse, je me redressais pour déposer un baiser sur sa joue avant qu’il ne mette la voiture en marche et qu’on se mette en route vers le campus. Une demi-heure après et une fois que le stress fut bien retombé, nous étions devant la maison des Phis. « On va dans ta chambre du coup ? » Je détachais ma ceinture et j’hochais la tête, « Ouais, faut que je range tout ce que j’ai acheté… » Je ris un  peu en pensant à tous les achats que j’avais encore fait aujourd’hui. Il fallait que je me calme niveau fringues, vraiment, c’était de la folie. On sortait de la voiture et on allait donc dans ma chambre pour passer la soirée ensemble, en amoureux.